Ce week-end, j’ai reçu un message : « Pourrais-tu me donner des références francophones fiables de la Bhagavad Gītā, des Upanishads, du Brahma-sūtra… ? Mon anglais n’est pas top. »
Et j’adore cette question, parce qu’on passe tous par là : on croit qu’il nous manque le bon livre.
Sauf que… Shankara lui-même a cassé ce mythe il y a plus de mille ans. Dans son Upadeśasāhasrī (1.4–6), il explique très clairement que sans maître, la connaissance ne peut pas advenir :
“Si la connaissance de Brahman pouvait être atteinte sans l’enseignement d’un maître, alors les śruti ne diraient pas : ‘Qu’il s’approche d’un maître’ (Muṇḍaka Up. 1.2.12).
Car il est dit : ‘Celui qui a un maître connaît Brahman’ (Chāndogya Up. 6.14.2).
Et encore : ‘La connaissance reçue d’un maître seule devient parfaite’ (Chāndogya Up. 4.9.3).
Ainsi, sans maître, la connaissance n’advient pas ; car le maître est le pilote (nāvika) qui guide l’élève à travers l’océan de l’ignorance.”
Autrement dit : la lecture seule ne te mènera pas à Moksa (la réalisation du Soi/la libération).
Pourquoi ?
Parce que ce qu’on lit, c’est toujours lu par le mental. Et le mental, soyons honnêtes, est un excellent faussaire : il réorganise, interprète, déforme, enjolive, colle un peu de psychologie, un peu de mystique, et il appelle ça “ma compréhension”. Mais tant que c’est lui qui comprend, c’est encore lui qui se maintient.
C’est pour ça que la tradition répète, encore et encore, que le chercheur a besoin d’un maître vivant.
La Bhagavad Gītā le dit (4.34) :
“Approche ceux qui ont vu la Vérité, rends-leur hommage, interroge-les et sers-les : ces sages te transmettront la connaissance.”
Et Shankara commente sans détour :
“Ce n’est pas par soi-même, ni par la lecture, que la connaissance peut être acquise.”
Dans le Brahma-sūtra bhāṣya (I.1.3), il renchérit :
“Le śāstra n’est pas un sujet de raisonnement ; il devient opérant seulement lorsqu’il est enseigné par un maître compétent.”
Pourquoi “vivant” ?
Parce qu’un maître vivant voit ton mental à l’œuvre : il détecte tes projections, tes confusions, tes résistances — et il peut t’aider à voir clair là où toi, tu ne vois rien. Et puis le Vedanta est d’une finesse redoutable : un verset peut sembler dire une chose et son contraire deux lignes plus loin. Sans accompagnement, c’est comme lire une carte sans savoir qu’elle est à l’envers.
Le rôle du maître, c’est d’ajuster la carte, de corriger les angles morts, et de t’amener à voir par toi-même. Pas à croire, pas à réciter — à voir.
Les textes sont indispensables, oui, mais ils ne sont que des moyens — pas la destination. Seul un enseignant vivant, établi dans la connaissance du Soi, peut faire en sorte que ces mots deviennent vivants en toi.
Et c’est exactement ce que je propose dans ma Sangha Privée : un accompagnement vivant, enraciné dans la tradition, mais ancré dans notre époque. Si tu veux passer de la lecture à la reconnaissance, la porte est ouverte…
➜ https://entrepreneures-spirituelles.com/accompagnements/

