La semaine passée, ma maman était à la maison et me parlait de son prof de Tai Chi. Elle me disait qu’il était comme moi, en quête spirituelle, et qu’elle ne comprenait pas pourquoi certains passent leur vie à chercher et à s’interroger. Ce fut l’occasion de lui dire que, en ce qui me concerne, la quête était terminée.
J’ai atteint mon but, je sais qui je suis et quel est ce monde. Elle allait presque se réjouir jusqu’à ce que je lui explique que le travail n’était pas fini pour autant. En effet, après l’illumination, le grand ménage continue…
Ce travail, c’est la purification de l’esprit. Il commence bien souvent de manière subtile, via le développement personnel et la spiritualité new age qui nous invitent à regarder à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. Fini les projections et le mode victime, on comprend enfin que nous sommes la source de nos problèmes et on cherche à se corriger.
Mais comme se débarrasser de ses vieilles casseroles via ces méthodes devient vite un travail sans fin, arrive chez certains le moment-clé de la frustration : « À quoi bon !? Je travaille sur moi depuis perpète et j’ai toujours autant de problèmes ! ». Si la personne est suffisamment mûre pour abandonner ses schémas et amorcer un vrai travail de désidentification, alors il y a énormément de chance que le Vedanta arrive à elle.
Si le Vedanta est correctement enseigné et si la personne est prête, Moksa (la libération/l’illumination) peut être très rapide. Cependant, il y a encore 2 choses qui se passent ensuite :
1/ Moksa doit être « ancré » : ce n’est pas le tout de savoir enfin qui tu es, le Soi, une conscience ordinaire hors du temps et de l’espace, complète et entière, jamais née. Il faut maintenant intégrer et stabiliser cette connaissance.
On n’en parle jamais et pourtant, il est possible de vivre une marche arrière ! Moksa est une reconnaissance définitive : « Je suis ça ». Ce qui est vu ne peut plus être dé-vu. Mais… le mental est un singe puissant qui continuera à faire ses grimaces et qui nous fera trébucher encore et encore si on n’y prend pas garde.
2/ La purification de l’esprit continue. Ce travail, qui avait commencé via le développement personnel et la spiritualité new age, continue mais de manière beaucoup plus subtile et « illuminée ». Il ne s’agit plus de corriger le personnage que je pense être mais bien d’arrêter de m’identifier à lui et à toutes ses casseroles.
Observer sans intervenir, se détacher de son système émotionnel et de ses conditionnements.
Comme je le disais à ma maman : « On ne naît pas grand sage, on le devient en se déconstruisant ».
C’est là où je me trouve. Isvara (Dieu) me fait racler mes fonds de tiroir afin de casser ces derniers attachements.
Chez moi, ça se traduit par le besoin de confort matériel, le besoin d’être aimée par ma famille, etc. Chez les membres de ma communauté Spiritualité Avancée, où certains ont atteint Moksa grâce au Vedanta, ça va être des résidus de besoin de contrôle, des aversions face au système médical, etc.
La bonne nouvelle, c’est que ce nettoyage final, cette purification ultime de l’esprit, n’est pas aussi violent ni douloureux qu’en début de parcours. Au contraire, cela devient un jeu conscient qui nous procure une grande satisfaction.
Et le résultat est toujours plus de félicité, plus de paix intérieure inébranlable.
Si c’est un chemin qui t’appelle, tu sais où me trouver…