Cela fait un petit temps maintenant que je m’amuse à analyser mes ressentis et force est de constater que les choses ont changé. Vraiment beaucoup.
Nous avons tous des scénarios qui reviennent en boucle dans notre vie, principalement avec nos proches. Les reproches et les remarques désobligeantes de certains sont un peu comme des disques rayés et bizarrement ça nous fait toujours le même effet.
T’exagères !
Il y a quelques jours je recevais un message de ma petite sœur dans lequel elle me faisait remarquer que cela faisait un mois que je n’avais pas donné de nouvelles à notre grand-mère et terminait sa phrase par « t’exagères ! ».
Sur le coup j’ai poussé un gros soupir et lui ai répondu sans réfléchir que je m’en foutais, que j’irai la voir quand j’en aurai envie. Euuuuh, je vous avoue avoir ajouté ensuite un « fais gaffe, tu lui ressembles quand tu fais ça… ».
Envoi. Pause.
Après avoir envoyé cette réponse, j’ai fait une pause et j’ai demandé alors à ce gros soupir pourquoi il avait débarqué ? Les réponses que j’ai eues m’ont vraiment surprises, la différence entre avant (mon éveil) et après sont énormes. Démonstration :
Avant : Pfff ma sœur est vraiment lourde, comme si j’avais besoin de ça, comme si la grand-mère c’était déjà pas assez. Qu’on arrête de me mettre la pression et de me dire ce que je dois faire, merde quoi.
Après : Pfff mais pourquoi cherche-t-elle à me priver de ma liberté, à me contrôler ? Pourquoi veut-elle changer le cours des choses ? Pourquoi perd-elle son temps à regarder ce que les autres font et à les juger ?
Les vieilles habitudes
Avant j’avais raison et j’endossais très bien ce rôle de victime. Les autres sont des emmerdeurs qui essaient de m’imposer des choses et me jugent.
La vérité, c’est que je faisais exactement pareil ! Je jugeais constamment, parfois même sans m’en rendre compte, comme une seconde nature j’avais bien entendu un avis sur tout et tous. Et les « tu devrais faire ci, tu devrais faire ça » je lui en ai donnés à gogo aussi.
Le contrôle, n’en parlons même pas… Je voulais tout contrôler, inconsciemment, mais il fallait que tout et tout le monde soit exactement comme je le désirais. J’avais la critique facile. Ma famille devait être la plus sympa du monde, mon mari avait intérêt à avoir zéro défaut sinon gare à lui, mon fils devait filer droit, mon ancien patron devait franchement revoir sa conduite aussi car vraiment il n’avait rien compris à comment traiter ses employés, etc, etc, etc.
Vous voyez de quoi je parle ?
Le nouveau regard
Aujourd’hui c’est exactement ça qui a changé en moi, le regard que j’ai sur les gens et les événements. Et bien sûr pour y arriver il a fallu que je me regarde d’abord en face, vraiment.
En vrai, je n’étais victime de rien du tout. La liberté m’appartenait bel et bien et j’avais le droit d’en faire ce que je voulais. Peu importe ce que l’autre en face me dit, j’ai aussi la liberté de donner de l’importance à ses mots, ou pas.
J’ai arrêté de vouloir que tout soit parfait autour de moi (le contrôle), finalement je ne serai jamais parfaite non plus aux yeux des autres. Qui suis-je donc pour l’exiger quand je suis incapable de le donner ? Et si, au fond, nous étions tous parfaits dans notre rôle ?
J’ai compris que si j’étais dure avec les autres (jugement) c’est parce que je l’étais avec moi-même. Je n’arrêtais pas de me critiquer. Et si je commençais alors par moi, par apprendre à être plus douce et plus tolérante avec ma petite personne plutôt que de vouloir changer le monde. Le reste, on verra après…
Le résultat
Donc le gros soupir cette fois c’est que j’ai vu en fait en elle « l’ancienne moi ». Un peu comme quand on se rappelle un mauvais souvenir. Et plutôt que de prendre au mot sa remarque, je m’interrogeais maintenant sur ce qui la pousse à s’adresser à moi comme ça.
En étant honnête avec moi et en m’acceptant telle que je suis, j’ai développé naturellement une plus grande empathie envers les autres. Je préfère aller chercher qui est vraiment cette personne, comprendre ce qu’elle ressent au fond et pourquoi elle fonctionne comme ça.
Je n’ai pas toujours la réponse mais au final ce n’est pas grave. L’important est d’avoir porté cet autre regard, rempli d’amour.
Et vous, où en êtes-vous avec ces petites remarques « anodines » ?