Lâche tout et vas-y

Lâche tout et vas-y

S’il y a bien un syndrome récurrent que j’observe chez les femmes qui me consultent, entrepreneures ou en devenir, c’est celui de l’imposteur.

Et en toute franchise je ne fais pas exception, cela m’est arrivé aussi. Il m’est même arrivé de me ralentir, voire de repousser un projet éternellement, à cause de lui. Jusqu’au moment où je mets le doigt dessus, il devient plus facile alors de… l’envoyer bouler !

Oui toi qui lis cet article, pas de hasard… Et non sorry je n’ai pas de recette miracle autre que de faire un très gros F*** à Mr L’Imposteur quand il pointe le bout de son nez.

(…) (Attends j’arrive, je canalise un truc)

Depuis que je suis maman j’ai découvert que les enfants étaient de grands maîtres enseignants. Pas besoin de se taper les montagnes du Tibet pour apprendre la simplicité de la vie et constater le grand n’importe quoi que nous en faisons. Il suffit de les observer avec cette volonté de découverte, celle de qui nous sommes. Oui parce que nous les adultes, nous nous sommes bien oubliés au fur et à mesure de nos péripéties.

J’aime utiliser la métaphore de l’enfant et du vélo.

Alors à toi qui es toujours en train de me lire je vais y aller franco concernant ta situation de grande imposture. Tu sais, celle-là qui t’empêche d’avancer dans ton projet, qui fait que tu te caches derrière ton ordi, qui te fait faire une énième formation, ou toute autre procrastination, celle qui te rend super créative côté excuses… et où tu penses que si quelqu’un venait à découvrir cet énorme mensonge (celui que tu n’es pas capable, que tu vaux tellement moins, que tu dis parfois n’importe quoi sans en être certaine, etc.) la Terre va s’arrêter de tourner, tout le monde va te haïr, tu feras la une des journaux pour être sûr que vraiment tout le monde le sache, tu perdras ta famille, tes amis, ton homme et même ton chien se fera la malle parce que vraiment t’es trop trop nulle et personne ne t’aime.

Oups, je me suis un peu emballée. Je disais donc, la métaphore de l’enfant et du vélo.

Donc le gamin quand il en voit un autre s’éclater à toute vitesse sur un vélo, ben il veut faire pareil parce que ça a l’air vraiment génial. Aucune question (en tête).

Alors, après avoir cassé les pieds de ses parents pour avoir le plus horrible aux couleurs de son super héros, il est surexcité et monte dessus. Aucune question.

C’est là où il va découvrir que c’est… duuuuuur ! Bah oui, comme il n’a réfléchi à rien, il ne sait pas qu’à l’autre gamin il lui a fallu des heures pour arriver à dévaler la rue à fond de balle. Mais tu sais quoi, il n’y réfléchit toujours pas. Non non.

ET LÀ EST SON SECRET.

Il ne va pas voir un psy pour comprendre ce qui cloche en lui, ni un kiné spécialisé en psychomot’ d’ailleurs. Il ne regarde pas 352 vidéos sur YouTube « comment apprendre à rouler à vélo en 10 leçons simples » avant de remonter sur la bécane. Ou faire un peu de yoga, ou une séance d’acup’, ou snifer des huiles essentielles. Il ne va pas explorer ses vies antérieures pour voir d’où lui vient cet handicap apparent, ni ne remonte son arbre généalogique pour trouver ze responsable des ancêtres qui lui a foutu le mauvais oeil avec les vélos.

Non. Il fait une seule chose : il remonte sur l’engin, encore et encore, jusqu’à ce qu’il y arrive lui aussi. Il n’a aucun doute d’ailleurs là-dessus, vu que l’autre le fait c’est que c’est possible. POINT BARRE – AUCUNE AUTRE QUESTION.

La morale de mon histoire est que le syndrome de l’imposteur n’est qu’un défaut de comparaison. Oui parce que celui-ci vient bien sûr d’une comparaison, sinon le fait de se sentir légitime serait une évidence ! Au lieu de regarder ce qu’on n’a ou n’est pas (encore), on ferait mieux de se concentrer et de canaliser son énergie à vouloir atteindre ce niveau. Se comparer à quelqu’un d’autre devrait uniquement nous booster en gardant à l’esprit le « c’est possible ».

Je répète constamment que c’est en forgeant qu’on devient forgeron alors il est grand temps de vous y mettre plutôt que de vous cacher. Car ce n’est pas en restant caché qu’on va enfin devenir légitime. Ce n’est pas en regardant le vélo et l’autre qui pédale comme un fou dessus qu’on va y arriver. Ce n’est pas parce que quelques passants risquent de sourire en nous observant maladroit que l’on va mourir.

Alors oublie ton besoin de briller aux yeux de tous, contente-toi de faire ce que tu aimes sans te poser de questions et tu verras, crois-moi tu verras…

Lâche tout et vas-y. Aucune question.


8 Commentaires sur “Lâche tout et vas-y”

      1. Bonjour….et oui…il s’agit bien de cela..un bon coup de pied aux fesses ce matin.. je vais redémarrer ma journée Merci à vous!

  1. bonjour Delphine,

    Quoi de plus efficace qu’une belle métaphore pour aller à l’essentiel… essence ciel….. pour argumenter un sujet !
    quelle belle rencontre. Bellissima 🙂
    merci

    Dominique

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