S’il y a bien une chose que l’on apprend vite sur ce chemin spirituel c’est à quel point on peut changer d’avis sur un sujet, encore et encore, au fur et à mesure de notre évolution.
Ce fût le cas pour moi concernant la responsabilité. Gros morceau pour quiconque vit en société.
Plus jeune j’avais un caractère bien trempé comme on dit. Et une grande gueule. Lorsque quelqu’un se disputait avec moi mon niveau de conscience ne me permettait pas de voir que j’avais blessé cette personne. Cette responsabilité était alors cachée derrière le masque de la colère et/ou de l’agressivité. Maintenant que j’y repense, j’étais tellement perdue dans mon rôle de victime que j’étais en fait la plupart du temps incapable de voir qu’en face de moi j’avais une victime aussi.
Petit à petit cela s’est transformé et ma conscience m’a ensuite permise de voir le mal en question, celui que je faisais. Vint alors la culpabilité, horrible maladie. Mon ego, toujours en mode survie bien sûr, m’avait du coup trouvé une échappatoire : le karma et son système d’incarnation.
Par exemple, lorsque je me comportais mal avec mon petit garçon je me disais pour me rassurer que de toute façon c’est lui qui avait choisi de s’incarner ici et donc avec moi comme mère. Ce n’était pas très glorieux comme raisonnement mais cela m’aidait à ne pas me détester (encore plus). Et ne pas se détester, pour un être humain, est réellement vital.
Heureusement il y a encore d’autres étapes après celle-là.
Plus on avance sur ce chemin spirituel, plus notre conscience grandit. Et avec cela, nous apprenons à nous aimer de plus en plus et à se pardonner. Lorsque les barrières les plus importantes tombent, on commence à voir enfin l’être incroyable que l’on est et, bien sûr, les autres aussi.
Plus on s’aime plus on aime les autres.
Plus on s’aime plus demander pardon à l’autre devient facile et évident.
Et quand je demande pardon ce n’est pas seulement pour réparer le mal que j’ai fait mais bien pour reconnaître l’être extraordinaire digne d’amour que l’autre est.
Je ne suis plus victime, je suis un acteur, un créateur, qui crée parfois des situations dérangeantes pour l’autre. Je ne suis bien entendu pas responsable de ses émotions car les émotions sont provoquées par un système de pensées et non par les événements que je vais provoquer. Mais je suis responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Et plus tard, quand ma conscience m’aura portée encore plus loin, je comprendrai que ce n’est pas à l’autre que je parle mais à moi-même. Que ce n’est pas l’autre qui se blesse mais nous deux, ensemble. Et là je me sentirai absolument responsable de tout, jusque dans les moindres émotions de l’autre, parce que je ne ferai plus de différence entre lui et moi.
Il me faudra alors redescendre dans cette réalité humaine de la séparation afin de ne pas alourdir ma conscience de tous les malheurs du monde.
Pour conclure : la responsabilité est une notion toute relative en fonction du niveau de conscience sur lequel on se trouve en ce moment.