Septembre 2020 et une grande question : vais-je mettre mon fils à l’école cette année ? Je me rappelle du stress, pour ne pas dire la torture mentale, de cette question l’année passée !
Déchirée entre l’idée de l’envoyer à l’école suffoquant derrière un masque des journées entières, d’anéantir les valeurs de santé et de liberté que je lui communique depuis sa naissance, et celle de sacrifier mes journées et mon activité à son éducation scolaire pour laquelle je n’avais aucune idée si j’allais être à la hauteur, dans une langue étrangère que je ne maîtrise pas en plus.
La facilité était de faire le compromis, comme toutes les autres mamans de ses copains de classe. Fermer les yeux et l’envoyer à l’école, là où dorénavant on apprenait aux enfants que même en pleine santé ils étaient des dangers pour les autres. Où ne pas chanter, courir et crier était devenu la norme. Où les vilains virus étaient devenus les grands ennemis de l’Humanité qui pourtant a toujours survécu jusqu’ici. Car oui, il ne s’agit pas seulement du masque mais bien d’un message, d’une philosophie et d’un endoctrinement sur un enfant qui n’a que 6 ans donc malléable à souhait.
Une institution scolaire qui a le pouvoir de modeler les idées de chaque enfant, avec des desseins qui n’ont rien d’humaniste. Ça valait bien un saut dans le vide. La peur, c’est toujours la peur de l’inconnu, jusqu’au moment où ça devient le connu.
Et, mon Dieu, quelle aventure ! Si je m’attendais… Cette année d’apprentissage hors normes le fut pour tous les deux. Jouer les maîtresses au quotidien aura soulevé chez moi une tonne de croyances et de conditionnements.
J’aurai pris conscience de ce que veut réellement dire « prendre ses responsabilités de parents ». La société fait tout pour prendre en charge nos enfants, sous prétexte de nous libérer à nos tâches (c’est à dire notre travail > payer nos taxes) afin d’en faire de futurs bons employés à leur tour. Etant toujours dans le groupe de conversation des mamans de l’ancienne classe d’Alessio c’était devenu évident et surprenant à quel point elles se reposaient entièrement sur les maîtresses, les blâmant des problématiques d’apprentissage de leurs têtes blondes, de la qualité d’enseignement de certaines matières, ou de la vitesse du programme scolaire. À aucun moment elles ne se sont mises dans l’équation, chacun son job ! J’étais cette mère-là aussi, avant.
Pourtant il est bien du devoir des parents d’éduquer leurs enfants. La famille est la base, la cellule vitale de la société. Et éduquer ses enfants c’est s’éduquer soi-même, on grandit ensemble.
Le choix de l’homeschooling nous force à nous déstructurer, à sortir des normes et du connu, à comprendre réellement quelle est l’utilité de l’enseignement et quelles en sont les limites dans les programmes proposés dans les écoles classiques.
En fait, ce qui a fait basculer ma décision pour l’homeschooling en septembre dernier se résume à une question fondamentale : qu’est-ce que je veux vraiment pour mon fils ?
La réponse était très claire : indépendance, résilience, cohérence, imagination et créativité. Lui transmettre l’idée que face aux obstacles il existe toujours des solutions, et que face aux règles qui nous semblent aller contre notre système de valeurs il y a toujours une autre manière de fonctionner. La liberté d’être et de penser est fondamentale pour tout esprit sain.
L’éducation n’est plus, alors, un mode de formatage mais bien un mode d’apprentissage et d’épanouissement. Aussi, l’éducation passe par l’exemple : notre comportement est le message que nous portons et ce message-là, pour moi, était primordial.
Au final, le devoir de tout parent est de rendre son enfant heureux et dans mon système de pensées cela passe par l’autonomie et le sens de la liberté.
Cette aventure m’a offert une autre belle leçon : comprendre qu’un enfant n’est pas un adulte incomplet mais bien un être parfait avec ses propres fonctionnements qui ne sont pas les nôtres. Car l’homeschooling est une invitation à s’adapter à notre enfant et à sa personnalité. Lui donner le choix là où les enfants scolarisés doivent entrer dans un moule conçu pour complaire à une idéologie sociale et sociétale qui ne représente absolument pas l’individu dans sa singularité.
À chaque instant nous pouvons choisir quel parent nous voulons être pour nos enfants, il n’est jamais trop tard…